Pertes et gaspillage alimentaires : réponse en ce qui a trait aux emballages
VANCOUVER, le 2 juin 2020 /CNW/ – Papier ou plastique? Contenants de verre ou boîtes de conserve? Ou, tout simplement, pas d’emballage? Un nouveau rapport de recherche publié par le Conseil national zéro déchet dévoile les relations qui existent entre le gaspillage alimentaire, les emballages et les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Ce rapport permet de comprendre comment et quand un emballage peut être utilisé pour prévenir la détérioration et le gaspillage des aliments et ce, dans le but de réduire considérablement la production de GES du secteur agroalimentaire au Canada.
Intitulé Moins de pertes et de gaspillage alimentaires, moins de déchets d’emballage (Less Food Waste, Less Packaging Waste), ce rapport de recherche a été commandé par le Conseil national zéro déchet, en partenariat avec RECYC-QUÉBEC, Éco Entreprises Québec et PAC Packaging Consortium. Son financement a été assuré par Vancity, RECYC-QUÉBEC et Éco Entreprises Québec. Il a été préparé par Value Chain Management International, une société d’experts-conseils mondiale spécialisée dans le domaine agricole et les industries alimentaires.
« Dans le cadre de la lutte collective que nous menons contre les changements climatiques, nous devons accorder une priorité élevée à la réduction du gaspillage alimentaire et au déploiement de l’économie circulaire, puisque chaque tonne de résidus alimentaires évitée représente quatre tonnes d’émissions d’équivalents CO2 en moins, a déclaré Malcolm Brodie, président du Conseil national zéro déchet. Plutôt que d’éliminer les emballages, l’industrie doit miser sur des matériaux et des conceptions d’emballage qui empêchent la nourriture de périmer. Et elle se doit de soutenir l’économie circulaire au Canada. »
L’étude s’est penchée sur l’efficacité de quatre types d’emballages communs (plastique, verre, métal et fibres) dans la prolongation de la durée de conservation de 12 produits généralement trouvés en l’épicerie.
Si certains types d’aliments comme la laitue, les pommes, le sucre granulé et les pâtes sèches peuvent être vendus en vrac ou sans emballage, il n’en reste pas moins que la grande majorité des aliments dureront plus longtemps s’ils sont adéquatement emballés. Des articles comme le poulet frais et les filets de poisson, les petits fruits (baies), les produits laitiers et les burgers surgelés ne se prêtent pas à la vente en vrac et chacun d’eux dispose d’une solution d’emballage conçue sur mesure.
« Les emballages mis au rebut symbolisent désormais l’économie linéaire. Comme nous devons tous composer avec cette réalité chaque jour, nous pouvons facilement surestimer leur impact environnemental par rapport au gaspillage alimentaire, a indiqué Jim Downham, vice-président du Conseil national zéro déchet et directeur général du PAC Packaging Consortium. Il est crucial que nous utilisions le bon emballage pour conserver la fraîcheur et la salubrité des aliments, ainsi que pour transmettre des renseignements importants aux clients. »
Si, dans la plupart des cas, les émissions de GES ont été réduites en ne procédant pas au préemballage de la nourriture, ces avancées ont été rapidement éclipsées par une augmentation, quoique minime, des émissions de GES engendrées par le gaspillage alimentaire. Même si le scénario exact varie en fonction du type d’aliment, les données laissent entendre que les matériaux d’emballage vierges ne comptent que pour 5 % du total des émissions de GES provenant du secteur alimentaire.
« Développer des chaînes courtes et locales d’approvisionnement alimentaire de même que réduire, écoconcevoir, réutiliser et recycler davantage les emballages sont des stratégies complémentaires pour développer un modèle économique qui soit plus circulaire, a expliqué Sonia Gagné, présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC. Le rapport met en lumière la nécessité pour RECYC-QUÉBEC de continuer de mener des actions concrètes dans ces domaines et de lutter contre le gaspillage alimentaire. »
Le rapport lance également un appel à la prudence en ce qui a trait aux allégations commerciales trompeuses autour des plastiques dits « biodégradables », « compostables » et « biosourcés ». Bien que ces matériaux semblent avantageux, leur utilisation peut entraîner des conséquences indésirables, tant du point de vue environnemental qu’économique. Si certains types de plastique peuvent être recyclés, ils nécessitent en revanche une infrastructure spécialisée. Par ailleurs, ces plastiques peuvent contaminer ou perturber les systèmes de recyclage établis pour les plastiques conventionnels. Les emballages en plastique biodégradable peuvent également amener les consommateurs à être moins vigilants quant à leur gestion des matières résiduelles. En l’absence de normes établies pour ces plastiques, il n’y a rien qui puisse garantir que ces matériaux ne se dégraderont pas sans libérer des toxines ou des microplastiques dans l’environnement.
« En introduisant le critère environnemental à leur conception d’emballages, les entreprises s’engagent à respecter un modèle d’affaires circulaire et à s’assurer qu’elles contribuent à réduire le gaspillage alimentaire », a affirmé Geneviève Dionne, directrice, Écoconception et économie circulaire, chez Éco Entreprises Québec.
« Réduire le gaspillage alimentaire au moyen d’un emballage durable, ce qui, par conséquent, réduit les déchets, voilà qui contribue grandement à relever les défis interreliés posés par la durabilité, comme les changements climatiques, la sécurité alimentaire et les pénuries de ressources, a indiqué Christine Bergeron, chef, Services aux membres, à la caisse populaire Vancity. Ce genre de recherche est indispensable pour nous permettre de comprendre comment nous pouvons innover pour réduire le gaspillage alimentaire et les émissions de GES. Vancity est fière de soutenir cette importante mission », a conclu madame Bergeron.
Recommandations à l’intention de l’industrie et du gouvernement
Le rapport propose une série de mesures à l’intention des producteurs alimentaires, des fabricants d’emballages, des groupes industriels, des entreprises de recyclage et des gouvernements. Les recommandations préconisent une approche systémique visant à prévenir le gaspillage alimentaire, à se pencher sur la question des emballages problématiques ou superflus, à améliorer l’infrastructure de recyclage et de compostage et à soutenir les solutions d’emballage novatrices.
Les principales mesures destinées aux fabricants s’inspirent en grande partie des principes en matière d’économie circulaire et misent sur un usage croissant de matières recyclées post-consommation, ainsi que sur la conception d’emballages à des fins de réemploi, de recyclage et de compostage.
Les gouvernements sont invités à mettre en place des normes minimales de contenu recyclé, à faire avancer les programmes de certification en ce qui a trait aux emballages recyclables et compostables et à offrir leur soutien dans la mise en œuvre de programmes de responsabilité élargie des producteurs, à qui sont transférés le coût et la gestion du recyclage des emballages et des imprimés.
Les consommateurs ont également un rôle important : leur sensibilisation et leur participation s’avèrent des facteurs clés, aussi bien pour maximiser la durée de conservation des produits à la maison que pour assurer le succès des programmes de recyclage et de compostage résidentiels. Il importe aussi de miser sur la sensibilisation pour clarifier certaines questions comme les dates de péremption, les meilleures pratiques en ce qui a trait à la conservation des aliments et les habitudes de consommation efficaces.
À propos du gaspillage alimentaire
Au Canada seulement, près du tiers de la nourriture produite et distribuée n’est jamais consommée, en raison des pertes et du gaspillage qui surviennent dans la chaîne d’approvisionnement ou à la maison. Chaque année au Canada, on gaspille 11,2 millions de tonnes métriques de résidus alimentaires évitables, ce qui représente un coût de plus de 49 milliards de dollars.
Si le niveau actuel d’inefficacité de l’industrie alimentaire mondiale se maintient, on prévoit que d’ici 2030, les pertes et le gaspillage alimentaires à l’échelle mondiale atteindront 2,1 milliards de tonnes et que d’ici 2050, les émissions de GES associées à cette industrie totaliseront 6,2 gigatonnes, soit l’équivalent des émissions produites par le Brésil.
À propos du Conseil national zéro déchet
Fondé par Metro Vancouver, le Conseil national zéro déchet est une initiative réunissant des gouvernements, des entreprises et des organisations non gouvernementales afin de promouvoir la prévention du gaspillage au Canada. Notre mission est de collaborer avec les entreprises, les gouvernements et les communautés, tant sur le plan national qu’international, à titre d’agent de changement pour la prévention du gaspillage et la réduction de la conception, de la production et de l’utilisation des produits.
Pour en savoir plus
Lisez le rapport complet (FR): http://www.nzwc.ca/Documents/FLWpackagingReport-FR.pdf
Lisez le rapport complet (EN): http://www.nzwc.ca/Documents/FLWpackagingReport.pdf
Sommaire (EN): http://www.nzwc.ca/Documents/FLWpackagingSUMMARY.PDF
Sommaire (FR): Cliquez ici
Le Conseil national zéro déchet présente deux webinaires portant sur le rapport Moins de pertes et de gaspillage alimentaires, moins de déchets d’emballage, Juin 2 et Juin 3: www.nzwc.ca
Personnes-ressources pour les médias
Metro Vancouver
Greg Valou : greg.valou@metrovancouver.org / 778 558-0101
RECYC-QUÉBEC
Brigitte Geoffroy : Medias@recyc-quebec.gouv.qc.ca / 514 351-7838
Éco Entreprises Québec
Philippe Cantin
Vice-président affaires publiques et relations gouvernementales
Éco Entreprises Québec
514-947-5902
pcantin@eeq.ca
PAC Packaging Consortium
Andrea May : Amay@pac.ca / 416 995-1927
Vancity
Nora Eastwood : mediarelations@vancity.com / 778 837-0394
SOURCE Conseil national zéro déchet